Développement durable et médias

Publié le par Alexandre Richard


 

        Dès l'apparition du terme “développement durable” dans les années 80, les médias se sont appropriés cette notion pour la déformer et la vider de son contenu dans un premier temps, et pour l'ériger en idéologie d'Etat dans un deuxième temps.


        Premièrement, en effet, les médias ont rapidement déformé la notion de développement durable. Cette déformation atteind d'ailleurs son paroxysme aujourd'hui. Prennons l'exemple de la télévision. Aussi bien dans la publicité, dans les émissions et dans les journaux télévisés, les médias réduisent à n'en plus finir le développement durable à la simple protection de l'environnement. Deux remarques à cela. Tout d'abord, réduire le développement durable à l'écologie tend à faire oublier la vraie nature du développement durable. Ce concept est avant tout un nouvel humanisme, et il ne faut jamais l'oublier ! L'objectif premier n'est pas de replacer la Terre et l'environnement au centre des réfléxions politiques. L'enjeu premier, c'est de replacer l'Homme au centre de ces réflexions. De redéfinir les liens entre l'Homme et ses modes de consommation, de redéfinir ses relations avec la nature, et de repenser les rapports entre l'Homme des pays développés et l'Homme des pays en développement. Bref, les médias ont totalement vidé le développement durable de son contenu initial. L'objectif doit être de reconstruire un monde où l'Homme vit en harmonie avec la nature, et non de partir tête baissée à la reconquête des territoires sauvages.

De plus, la publicité (notamment les messages issus du Ministère de l'Ecologie) ne va pas du tout dans le sens du développement durable. En effet, la publicité ne fait que culpabiliser les téléspectateurs. On nous dit “vous consommez trop, maintenant, arrêtez de polluer, triez vos déchets et achetez des ampoules à basse consommation” ! Mais c'est ici oublier que ce n'est pas le petit téléspectateur qui doit être la première cible. En effet, il faut en priorité s'attaquer à l'industrie, aux grandes entreprises et aux grands groupes internationaux. La consommation d'énergie du téléspectateur reste somme toute ridicule par rapport à celle des groupes industriels. Voici une des pires injustices environnementales mises en place par l'Etat et relayées par les médias : on force les ménages, même les plus modestes, à modifier leurs comportements, et on laisse les grands groupes industriels, qui font des milliards de profit, polluer la planète à leur guise ! Les médias contribuent donc à culpabiliser le téléspectateur sur ses comportements, et à renverser les priorités.


        Dans un deuxième temps, les médias contribuent à ériger le développement durable en idéologie d'Etat. Sur les chaines télévisées, il ne se passe pas 10 minutes sans que l'on parle de la protection de l'environnement et du réchauffement climatique. Or, nous avons tout à perdre à ériger le développement durable en idéologie d'Etat, en vérité universelle. Historiquement, on sait où nous ont menées toutes les idéologies d'Etat. Les idées érigées en vérité universelle sont contre-productives, car elles empêchent la réflexion, et montrent du doigt celui qui tente de remettre en question ne serait-ce qu'une partie de l'idéologie dominante.

Le développement durable se limite donc à la simple protection de l'environnement, car l'Etat l'a décrété, et les médias ont relayé cette idée.

Toute conséquence sociale des politiques environnementales est donc occultée. L'unique but devient le retour acharnée à la déesse nature, sans en tirer les conséquences humaines.


        Le développement durable, ce n'est pas cela. Notre tâche consiste à créer un nouvel humanisme où l'Homme vivra en harmonie avec la nature et l'économie.

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