L'eau : enjeu social et humanitaire
Est-il une évolution écologique qui puisse engendrer davantage de conséquences sociales que le problème de l'eau ?
Aujourd'hui encore, le phénomène “eau” n'est trop souvent analysé qu'à travers une approche
géopolitique. En effet, lorsque l'on évoque le problème de l'eau, on parle en priorité des mouvements humains qui en découle, ou des conflits qui y sont directement liés.
Même si ces enjeux sont très importants, force est de constater qu'il existe une approche bien plus urgente : l'eau est avant tout devenue un enjeu social et humanitaire.
Cette urgence humanitaire a bien évidemment diverses explications.
Premièrement, la sécheresse des pays situés à proximité des tropiques est une des causes fondamentales. Faibles précipitations tout au long de l'année, chaleur extrême de fevrier à juin... toutes les conditions climatiques sont réunies pour contribuer au manque d'eau.
Deuxièmement, l'insuffisance d'infrastructures (dans des pays qui, pourtant, ne manquent pas de précipitations où de reserves souterraines) ne permet pas un accès direct à l'eau potable. L'enjeu majeur reste les pays proches des côtes, dont les infrastructures de désalinisation sont encore souvent insuffisantes. Les chiffres sont donc frappants : 1,1 milliard de personnes dans le monde n’a pas accès à l’eau potable, et 2,6 milliards de personnes manquent d’installations sanitaires décentes.
Enfin, il arrive que certains Etats s'octroient le contrôle de l'eau, au détriment d'autres pays. C'est le cas par exemple entre Israël et la Palestine. Dans ce conflit millénaire, l'eau a toujours été une cause d'aggravation des tensions. Selon le Centre de recherche sur la mondialisation, Israël contrôlerait aujourd'hui près de 80% de l'eau dans le bassin du Jourdain, privant ainsi la population palestinienne d'une grande quantité de ressources en eau potable.
Il devient donc urgent de s'attaquer aux problèmes humanitaires liés à l'eau. Selon l'UNICEF, “l’absence d’eau ou d’installations sanitaires adéquates tue un enfant toutes les 15 secondes dans le monde et affecte la scolarité des autres, leur laissant peu de chance de sortir de la misère”.
L'accès à l'eau ne doit plus être tributaire des logiques géopolitiques et marchandes. Comme le rappelle le Parti Vert Européen, l'eau est un droit, avant d'être un bien !
C'est pourquoi il faut au plus vite classer officiellement l'eau comme patrimoine mondial commun. Une fois ceci fait, il faudra impérativement créer une instance internationale ad hoc, compétente pour garantir de façon effective un égal accès de tous les pays à l'eau.