L'eau : enjeu social et humanitaire

Publié le par Alexandre Richard


 

        Est-il une évolution écologique qui puisse engendrer davantage de conséquences sociales que le problème de l'eau ?

Aujourd'hui encore, le phénomène “eau” n'est trop souvent analysé qu'à travers une approche

géopolitique. En effet, lorsque l'on évoque le problème de l'eau, on parle en priorité des mouvements humains qui en découle, ou des conflits qui y sont directement liés.

Même si ces enjeux sont très importants, force est de constater qu'il existe une approche bien plus urgente : l'eau est avant tout devenue un enjeu social et humanitaire.

Cette urgence humanitaire a bien évidemment diverses explications.

        Premièrement, la sécheresse des pays situés à proximité des tropiques est une des causes fondamentales. Faibles précipitations tout au long de l'année, chaleur extrême de fevrier à juin... toutes les conditions climatiques sont réunies pour contribuer au manque d'eau.

        Deuxièmement, l'insuffisance d'infrastructures (dans des pays qui, pourtant, ne manquent pas de précipitations où de reserves souterraines) ne permet pas un accès direct à l'eau potable. L'enjeu majeur reste les pays proches des côtes, dont les infrastructures de désalinisation sont encore souvent insuffisantes. Les chiffres sont donc frappants : 1,1 milliard de personnes dans le monde n’a pas accès à l’eau potable, et 2,6 milliards de personnes manquent d’installations sanitaires décentes.

        Enfin, il arrive que certains Etats s'octroient le contrôle de l'eau, au détriment d'autres pays. C'est le cas par exemple entre Israël et la Palestine. Dans ce conflit millénaire, l'eau a toujours été une cause d'aggravation des tensions. Selon le Centre de recherche sur la mondialisation, Israël contrôlerait aujourd'hui près de 80% de l'eau dans le bassin du Jourdain, privant ainsi la population palestinienne d'une grande quantité de ressources en eau potable.

        Il devient donc urgent de s'attaquer aux problèmes humanitaires liés à l'eau. Selon l'UNICEF, “l’absence d’eau ou d’installations sanitaires adéquates tue un enfant toutes les 15 secondes dans le monde et affecte la scolarité des autres, leur laissant peu de chance de sortir de la misère”.

L'accès à l'eau ne doit plus être tributaire des logiques géopolitiques et marchandes. Comme le rappelle le Parti Vert Européen, l'eau est un droit, avant d'être un bien !

        C'est pourquoi il faut au plus vite classer officiellement l'eau comme patrimoine mondial commun. Une fois ceci fait, il faudra impérativement créer une instance internationale ad hoc, compétente pour garantir de façon effective un égal accès de tous les pays à l'eau.

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P
Cher Alexandre votre papier est intéressant mais pour parti votre raisonnement est erroné. En effet, votre conclusion sur les solutions à mettre en œuvre pour résoudre ce problème repose sur la logique des solutions énergétique et ne considère pas du tout le fait que l'eau n'est extremement difficile à transporter et qu'en aucun cas la solution à l'inégale répartition ne peut résider dans ce transfert. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'eau reste et restera toujours une poblématique locale et que les solutions nécessitent une étroite et effective collaboration de tous les acteurs politiques, techniques et notamment les entreprises, les représentants de la société civile, et toutes les bonnes volontés. Enfin, concerant le droit à l'eau, revendication que je trouve louable au demeurant, je déplore l'én,ergie et la mobilisation que cela entraine alors qu'en tant que tel ce n'est pas une solution concrète, juste une reconnaissance de principe qui enbsuite mettra des années et des années à être effectif et appliqué. Si les gouvernants, prophète en leur pays, ne font pas preuve de plus de volonté et ne mettent pas en oeuvre des plans d'action que pensez vous qu'ils ferront de votre droit ?
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A
<br /> cher Phlanthropos,<br /> <br /> en aucun cas je n'ai parlé des problèmes de répartition de l'eau. En effet, ce qui m'interessait ici, c'était avant tout les pays qui ont des ressources en eau suffisantes, mais qui, hélas,<br /> pour des enjeux politiques ou commerciaux, ne peuvent accéder à leurs popres ressources.<br /> Pour vou répondre : non, la reconnaissance de l'eau en tant que patrimoine commun n'est pas qu'une mesure symbolique. De nombreux chercheurs et hommes politiques relayent d'ailleurs sans cesse<br /> cette idée. Cette reconnaissance semble aujourd'hui être la seule solution pour garantir à tous les pays, au niveau international, un égal accès de tous à l'eau. De même, l'instauration<br /> d'une instance internationale garantissant l'accès de tous à l'eau est une mesure sérieuse, et non une simple idée de bonne conscience charitable des pays du nord.<br /> Le plus frustrant, ce n'est pas que certains pays n'aient pas de ressources en eau, mais c'est que des Etats, ayant des ressources en eau, ne peuvent y accéder, le enjeux politiques passant avant<br /> tout le reste.<br /> Cette instance, pour garantir cet égal accès, devra bien evidemment avoir un pouvoir de sanction.<br /> Bien à vous.<br /> <br /> <br />