Retour au bio, mais pour qui ?
Le développement durable n'a jamais pu se concevoir sans un grand retour aux produits bio. En effet, la durabilité exige, pour l'avenir de nos enfants, un bannissement de tout produit agricole émanant des grandes industries productivistes, où les pesticides et autres insecticides règnent en maître. Mais, sous couvert d'un retour à une agriculture durable, proche du consommateur, l'on voit aujourd'hui les problématiques sociales surgir directement de la question du “bio”.
Est-il en effet une approche plus élitiste du développement durable que la question du bio ?
Force est de constater aujourd'hui que ceux qui se soucient de l'environnement ne se préoccupent que rarement des questions sociales qui en découlent.
Aujourd'hui, les prix des produits bio restent de façon général très élevés, opérant ainsi une “fracture alimentaire” entre ceux qui ont les moyens d'acheter les produits de la ferme, et ceux qui restent contraints de s'approvisionner au supermarché. Il n'est donc pas rare de nos jours de trouver des produits bio deux fois plus chers que les autres produits. C'est dans ce sens qu'une député UMP, il y a peu, voulait permettre l'achat des produits du marché par ticket restaurant. Malheureusement, les initiatives personnelles à l'UMP étant toujours étouffées, cette idée est restée lettre morte.
Dans ce contexte, où questions sociales et environnementales sont étroitement imbriquées, l'augmentation du pouvoir d'achat reste une des meilleures solutions pour pallier cette “fracture alimentaire”. Chacun doit pouvoir, demain, accéder plus facilement aux produits plus respectueux de l'environnement. Comment pouvons-nous penser que la préservation d'une agriculture durable puisse se faire à deux vitesses ? A l'instar du développement durable, qui doit rester une notion démocratique, il devient urgent de démocratiser l'accès aux produits bio.